C'est une question récurrente, autant en qualité de MJ que de joueur : comment apprécier une esthétique lorsqu'elle n'est pas la mienne ?
Un exemple valant mieux que des explications maladroites, citons Anoki, le jeune tatoueur Umiakar (Inuit, pour situer le contexte).
Anoki est un tatoueur exceptionnel, eu égard à son âge et son époque (il a 15 ans dans un lointain "passé"). Il fait des merveilles, vite et avec cœur. Le tatouage est l'une de ses raisons d'être. Et lorsqu'il s'agit de décrire ses œuvres - dont certaines frisent la perfection et le jamais-vu - ça coince.
Je coince parce que les tatouages de ce contexte sont primitifs, constitués de traits exclusivement (le remplissage est très rare, suffisamment pour ne pas le citer). Or le tatouage primitif ne me plait pas. Je ne le trouve pas beau sur le plan esthétique (côté pratique, c'est du bel ouvrage). Du coup, dans l'exaltation de la partie, je décris pour Anoki des travaux qui ne correspondent pas à ce qu'il est susceptible de produire.
Et ça n'aide pas à restituer l'ambiance et le contexte d'Islendigar (l'excellent jeu concerné).
Cet exemple est facilement déclinable : le peintre avant la découverte des perspectives ; le musicien et son tambourin (okay, c'est joli - mais pas franchement exaltant) ; le poète et écrivain dans un contexte oriental (je connais des gens que les haïkus et les romans japonais ennuient) etc, etc.
Evidemment la meilleure réponse est : dans ce cas, ne pas jouer un artiste et/ou un artisan. Ce à quoi je répliquerais : et se priver d'une facette du monde à explorer, est-ce mieux ?
Voilà le problème : ces formes d'esthétisme ne me parlent pas. Pourtant elles sont essentielles à la compréhension de ces univers.
Et maintenant, que fais-je de tout ça ?
*Tsouin*Tsouin*
(Entre nous, ça, c'est culturel, sympa et tout :
Mais je préfère croire qu'Anoki est capable de ça, et encore je me limite :
)